Les incertitudes liées à la politique spatiale américaine relancent le débat sur l’autonomie européenne

Partie prenante du programme Artemis, l’ESA pourrait voir sa coopération fortement réduite en cas de désengagement américain. L’Agence spatiale européenne doit notamment fournir 6 modules de service pour le vaisseau Orion, et 2 des modules de la station spatiale Gateway (le module d’habitation I-Hab et le module Esprit). Or l’Office of Management and Budget, bureau de la Maison Blanche qui supervise le budget fédéral, a demandé l’annulation d’Orion après 3 vols, ainsi que de la Gateway. Didier Schmitt, responsable de la stratégie et des programmes futurs d’exploration humaine et robotique de l’ESA, indique que l’ESA pourrait examiner le développement de certaines technologies consacrées à l’exploration spatiale habitée. « Nous pourrions aussi proposer, dans certains scénarios, de continuer les études portant sur une station orbitale – de taille modeste – sous leadership européen », explique-t-il.

Le Monde du 2 septembre 2025

Accès à l’Espace : l’Europe face au défi des lanceurs réutilisables

Le 12 août 2025, Ariane 6 a réussi son 2ème vol commercial. 3 autres tirs devraient avoir lieu d’ici à la fin de l’année, avec l’objectif d’atteindre une cadence de croisière de 9 à 10 lancements annuels à l’horizon 2027. Le succès du lanceur garantit à l’Europe un accès à l’Espace. L’industrie spatiale doit toutefois relever le défi des fusées réutilisables et des mini lanceurs, moins coûteux et plus adaptés à la mise en orbite des petits satellites – comme ceux de la future constellation de télécoms Iris² développée par la Commission européenne. Un développement porté en France par les sociétés MaiaSpace, filiale d’ArianeGroup, HyPrSpace, Sirius Space et Latitude.

Le Monde du 2 septembre 2025

HyprSpace prépare son premier vol suborbital

HyprSpace prépare le 1er tir suborbital de son micro-lanceur Baguette-One, prévu mi-2026. L’événement est préparé en partenariat avec la DGA, dont l’un des sites (celui de Biscarosse en Gironde, ou de l’île du Levant, dans le Var) accueillera le lancement. « Le principal verrou technologique a été levé par les 3 campagnes d’essais moteur menées avec succès depuis juillet 2024 », indique Sylvain Bataillard, le directeur de la stratégie d’HyprSpace. La société a breveté un système de propulsion hybride qui combine de l’oxygène liquide et du PEHD (polyéthylène haute densité) solide. Baguette-One, lanceur suborbital de 10 mètres de haut, est prévu pour transporter jusqu’à 300 kg de charge utile.

La Tribune du 3 septembre 2025